14/09/2015

Chiyogami, katazome, lokta...

...des mots aussi poétiques que mystérieux ?

Alors laissez-moi vous guider, je vous emmène pour un voyage depuis le Japon jusqu'aux montagnes himalayennes, à la découverte de mes papiers préférés !

Le papier japonais

J'ai découvert le papier japonais lors de ma formation, les relieurs et restaurateurs l'emploient notamment pour la restauration des livres et documents en papier. Il existe une multitude de papiers japonais, pour la calligraphie, la gravure, l'origami, et bien-sûr, la reliure. 

Le washi (littéralement "papier japonais") est le papier fabriqué artisanalement au Japon depuis plus de 1400 ans. Les Japonais ont assimilé, puis perfectionné les procédés chinois de fabrication en faisant du papier un élément essentiel de leur civilisation. 

Les écorces de 3 arbustes à papier - le kôzo (mûrier à papier, le plus couramment utilisé), le mitsumata et le gampi - sont utilisées principalement dans la fabrication du washi. Ces longues fibres donnent au washi ses qualités de souplesse et de résistance (y compris aux insectes)

En 2014, le washi a été ajouté à la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, ce qui en fait un joyau reconnu au Japon et dans le monde entier.

Pour ma part, j'aime utiliser ces papiers dont la finesse et la délicatesse offrent une vraie poésie.


Le chiyogami

Le chiyogami est imprimé à la main par sérigraphie. Les motifs du chiyogami sont inspirés de ceux du kimono, et traditionnellement empruntés à la nature, en particulier les arbres, les fleurs, et les oiseaux (tous riches de symboles, mais nous en parlerons peut-être une prochaine fois...).  Il existe également de très beaux motifs graphiques et géométriques, dont personnellement je ne me lasse pas. Les motifs sont souvent (mais pas toujours) réhaussés de doré.




Le katazome

Proche du chiyogami, le katazome-shi (littéralement "papier teint au pochoir") est également imprimé selon la technique utilisée pour les impressions sur les kimono, mais le katazome a un aspect moins raffiné, avec une surface mate, et sans les ajouts dorés ou argentés du chiyogami.
Précisément, j’apprécie cet aspect légèrement plus brut, où on sent bien les fibres si particulières du washi. La richesse et la force des motifs découpés sont également très séduisantes.

 

Le papier népalais

J'aime également beaucoup le papier népalais, ou lokta. Ce papier est réalisé à la main dans les montagnes himalayennes par la population locale à partir des écorces d’un arbuste d’altitude, le daphné (lokta), qui pousse à l’état sauvage sur les contreforts de l’Himalaya et qui a la propriété d’avoir de longues fibres, résistantes et d’une très belle texture, ce qui en font une matière première idéale pour la fabrication de papier. De plus, cette fibre est une ressource renouvelable car la plante se régénère rapidement (5 à 8 ans). 
Les motifs sont imprimés au tampon ou avec la technique du batik, à la cire.
Sa technique de fabrication remonte aux premiers manuscrits tibétains (en images ici).




J'espère que ce petit tour d'horizon de mes papiers favoris vous a plu !

Ces différents papiers ont en commun d'être fabriqués de façon artisanale, les fibres utilisées dans leur fabrication sont mises en valeur, j'aime les employer pour réaliser mes reliures, car la texture si particulière au toucher est une véritable invitation à ouvrir les carnets... 


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